Avertissement : âge 10+

« CasPharnaüm » est un poème que j’ai proposé au concours de poésie Dis-moi dix mots en 2018. Je n’ai pas reçu de prix. Il s’articule autour de thématiques du rapport à l’autre et de la manière dont on se positionne soi dans les échanges, comment les autres nous perçoivent ou ce qu’on a peur qu’ils pensent de nous ? Ce texte fait partie du recueil « Crise-à-l-idée », dont l’illustration a été réalisée en 2024.

Règles du Concours Dis-moi Dix mots n°12 :
Jactance – placoter – sussurer – griot – truculent – accent- bagou – volubile- voix- ohé (max 30l).

Les lèvres verrouillées car je ne rentre pas dans les clous
Les doutes et questions qui fusent à être fous
Comme un tam tam de sage griot s’emballe et gronde et joue
Voilà que ma bouche s’enivre de la langue des soûls.
Crachat palabre truculent qui tord mes crasses joues.
Cadenas du mutisme cache ce qu’ils ont en dégoût…
Et quand les marques du secret sortent de leur trou
Que mon ego s’engage à n’être égal que de l’égout
Par mégarde sans arrière pensée je raconte tout.
Ohé glaneurs de jactance de parjures jadis dissous
Prises sempiternelles d’expériences opinions de cajou
Sussurons des sons juteux une ribambelle de joujoux
Chaînes voulons taire la voix brisée par de vils bagous
Déviance débauche délivrance en cadence bavasse le pouls
Il placote des accents insistants sur de vifs tabous
Et si leurs oreilles bouchées je brassais de lourdes boues ?
Parmi les risques gavés de mots pesants graves ragoûts
La vie menacée de l’intime priverait d’air le cou
Je parle trop et ceux que j’estime prouvent mes coups
Martèlement d’informations qui rend proies chèvre et loup
Pro partage aux confidents qui l’ultime orgueil désavouent
Réciprocité partielle ne tournera pas la roue.
Je marche et par vanité je me fabrique leur joug
Ni par parures braves m’appropriant d’étrangers bijoux
ni marmot volubile juste peur du vide rien de voyou
Et le sac des clameurs privées clonées claque sur la proue
D’une sirène enchanteresse à la merci de ces vous
Qui vous regardent et jugent du silence des hiboux.
Lessive, ramène le mords rongé de remords aigres-doux
Casse l’avancée coupe le barouf des Je qui s’ébrouent