Prière

Pegi public intermédiaire

Poème

Patienter
c’est tout ce que l’on peut faire
attendre un commencement et que cela devienne l’enfer
des caresses
lointaines lointaines
l’heure d’être en repos
repli
tranquillité bouillante
attendre
quand les rêves sont aussi lents à venir que le sommeil
ou le courage et les bonnes raisons
et parfois les mauvaises aussi
penser trop peu être trop prompt
ou se tenir les bras ballants dans toutes nos absurdités
espérer sans notion aucune des secondes
que la blessure ne soit plus aussi béante
en apesanteur dans une sphère
où vieillir n’est que prendre la laideur
de ces douleurs qui ne nous quittent pas
où être jeune n’est qu’une image qu’un souhait un état d’esprit
une condition sociale et jamais ô jamais définition de nos expériences
chercher le visage riant de la foi en un amour
cet amour inconditionnel envers le monde
comme un chien battu pour son maître
comme en décalage
comme les générations s’interpénètrent

même si tu m’as interceptée à temps
rien qui ne nous donne un moment à nous
mes yeux sombres te contiennent
tu te perds dans leur contemplation
ils admirent les richesses de la mer houleuse où tu navigues
orbes noirs et intenses qui veulent tout accueillir
contre torrent généreux qui veut tout donner
et avant qu’il ne soit trop tard n’est-ce pas
nous demandes-tu à Jésus-Christ
toi qui émerges des tumultes et moi issue de la berge

En marche l’avant garde
embrasse ta croix
affrontons les épreuves pour apaiser nos luttes
attachons nous pour remonter la pente
c’est en bas de l’échelle que l’on déplace le mieux les montagnes
puisque c’est à leur sommet qu’on a le plus de vertige et de mépris
construisons et que ce travail même éphémère
laisse en nous l’empreinte de la satisfaction
un ménage primitif et révolutionnaire
en son foyer nos âges s’équilibrent
dans notre absolue indifférence des pantouflards
Lascaux n’est que la maison de demain
que même des murs en carton nous protègent des intempéries
ce sont les flammes de notre union qui entraveront les cœurs de pierre
lancés comme des pavés sur nos gueules
elles feront fondre les piétineurs qui ont chez moi compris
fait perdre sinon de notre temps
fait perdre un peu de notre âme
mais je ne te laisserai jamais à la dérive
ne me lâche pas avant d’avoir été aux anges
nous ne nous échouons pas nous choisissons
des bandits qui s’opposent aux tortionnaires
en explorant les chemins de traverses
abruptes et inestimables
jusqu’à l’île où nous pourrons enfin disparaître
d’ici le point final de notre aventure
inconformes mais confortables
avec en guise de nation notre famille d’écorchés vifs.



Adelyx : écriture

Tous droits réservés à Adelyx (2019).

Illustration : Adelyx 2024


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